Gabrielle Marshall

Il était une fois... Votre histoire.

« Née au Pays de Galles, précisément dans le Pembrokeshire, je vivais avec toute ma famille : Ma mère, ma grand mère, mon arrière grand mère, mon père, mon grand père, mon arrière grand père, mon mari, et mes quatre enfants.

J'ai 23 ans, et je viens de m'enfuir.

Mon histoire n'est pas toute rose, contrairement à ce que l'on pourrait penser. J'ai été "vendue" par mon père à mon mari, un homme de 45 ans, à l'âge de 14 ans. J'étais prédestinée à être sa femme, j'ai été élevée dans cet optique de devenir son épouse n°68. Dans ma vie, je n'ai connu que l'abus, la religion, Dieu, et le rôle d'une femme qui est de procréer. Quand j'ai été mariée, le jour de mon 14ème anniversaire, ma famille était ravie. J'avais tellement peur, que j'avais fait tout ce que l'on m'avait dit de faire. La nuit de noces qui a suivi était un véritable enfer. Et neuf mois plus tard, je mettais au monde mon premier enfant. Un joli petit garçon, qui finira comme tout les hommes de cette ville.

Je n'avais qu'une envie, m'enfuir. Déjà. Pourtant, sans avoir le pouvoir de partir, je donnais la vie à trois autres enfants, des filles. Une à 16 ans, une autre à 17 ans, et la dernière à 19 ans.

Je n'ai connu que cette ville, que cette vie, de naissances, de douleur, de cérémonies de mariage, et de peur. Jamais il ne se passait un jour sans que je ne rêve de partir d'ici. Avec les gardiens à chaque coin de la ville, c'était compliqué, et toutes les femmes qui avaient essayé n'étaient plus là pour raconter ce qu'il était arrivé quand elles se sont fait attrapées.

Comme vous l'aurez sans doute compris, je viens d'une famille vivant dans un des nombreux mouvements mormons, dans lequel la polygamie est un succès de vie, et où avoir de nombreux enfants est commun aux femmes. Une secte.
Pour la plupart, cette vie leur convient parfaitement. Pour d'autre, comme moi, la vie est un calvaire, soit nous rêvons de mourir à chaque accouchement ou autres périples de la vie, soit nous rêvons de quitter cette ville. Malheureusement, très peu sont capables d'un tel exploit. Le travail chez nous est de soigner les malades, avec des remèdes que nous fabriquons. Mon mari est le président de notre religion. Il dit que tout est dans la tête. Que si nous voulons guérir, nous devons d'abord accepter de mourir. Nous avons pour tâches de récolter les fruits de nos plantations, nourrir les chevaux, les vaches, ainsi que les autres bêtes qui vivent avec nous, et nous devons prier. Tout le temps. Pas un jour ne passe sans une prière collective, dans la grande église.
Parfois, quelques unes d'entre nous se réunissaient, pour essayer de mettre au point un plan, pour partir. Toutes promettaient de revenir pour sortir les autres de là, mais la réalité c'est que personne ne revenaient, si nous réussissions à partir. Pourquoi prendre le risque de retourner à une vie de misère si nous pouvions trouver cette lumière qu'il manquait à nos vies ? Nous disparaissions de plus en plus, nos plans étaient de plus en plus vus et revus, difficile de contourner ceux qui avaient déjà été testés.

Cette nuit là, c'était à mon tour d'essayer. J'avais fait mon propre plan, dans le dos des autres, parce que le leur n'était vraiment pas abouti. J'avais attrapé un chat, qui trainait par là, et, tout en m'excusant auprès de lui, je l'avais blessé volontairement. J'avais ensuite enduit mes mains de sang, et j'avais couru vers l'un des gardiens en pleurant, je l'avais supplié de m'aider, parce qu'elle "était entrain de mourir, et son bébé aussi", je lui avais dit que notre mari le tuerait s'il ne l'aidait pas à accoucher et que son enfant mourrait. Il m'avait dit de rester à l'intérieur, et j'avais écouté jusqu'à ce qu'il se rende... Au chat que j'avais blessé à la patte. J'avais eu le temps de sortir, par la grande porte, avant qu'il ne comprenne mon plan, et j'avais couru, tellement fort et tellement vite. J'avais réussi. J'étais loin derrière tout ça. Cette fois, on ne pouvait plus m'attraper. On ne pouvait plus me maltraiter, et on ne pouvait plus me forcer à avoir des enfants que je ne voulais pas. J'avais couru une bonne partie de la nuit dans la forêt pour rester cachée, et lorsque le jour s'était levé, j'étais tombée de fatigue dans un buisson. Ma longue robe blanche était pleine de sang, j'avais les pieds tailladés par les ronces que j'avais du traverser et j'étais complétement épuisée. J'étais également complétement terrorisée à l'idée que l'on me retrouve. J'avais besoin d'une protection, et ce, rapidement...
»

Un peu de vous... Votre caractère.

« Je suis de nature nerveuse, depuis ma fuite du Pembrokeshire, je sais que quelqu'un est à ma recherche, et je sais que si j'y retourne, je meurs. Pourtant, lorsque je sais que je suis en sécurité, je suis quelqu'un de posée, et de calme. Je m'attarde beaucoup, lorsque je suis entourée de chevaux, ce sont mes animaux préférés, même si là où j'habitais, ils servaient surtout pour le transport, et non pour le loisir. J'ai toujours su interagir avec eux.

Sinon je suis une personne très curieuse, puisque je ne connais pas la vie en dehors de cette secte, je ne demande qu'à apprendre à connaître les choses basiques de la vie. Je ne fais confiance à personne, sauf si cette personne m'a montré que je le pouvais.
J'ai le besoin de me savoir toujours en sécurité. Dans une vie stable. S'il y a le moindre changement, je peux devenir totalement paniquée et invivable, ce qui peut rendre les choses beaucoup plus compliquée.

J'aime la discrétion, et j'ai besoin de passer inaperçue partout plutôt que d'être le centre de l'attention. »

Et sinon ?

Ton prénom : Emy
Ton âge : 21 ans
Où as tu découvert le forum ? Je suis mariée à Kiki
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