" Hate children. "

Cela faisait maintenant quelques jours que j'avais laissé repartir chez elle Kiara, après s'être quittées au salon de tatouages. Ce soir là avait été une nuit torride, mais tellement belle, et pleine de promesse. Mais, je ne t'avais pas donné de nouvelles depuis. J'avais besoin que ce soit toi qui le fasse, pour me prouver que je n'avais pas pris la mauvaise décision. Et aussi, j'avais besoin qu'on se laisse du temps toute les deux, pour être sûre qu'on n'avait pas pris cette décision juste parce que nous étions en manque.

Je regardais donc les canards, dans la marre juste en face, sagement assise sur le banc de la première fois où nous nous étions reparlées. J'étais sobre, donc beaucoup à cran. J'avais deux semaines de sobriété maintenant. C'était dur. Mais j'y arrivais pour toi. J'avais été prendre l'air. Depuis que je n'avais plus mes chevaux, j'étais comme vide, et je m'ennuyais totalement, ne sachant pas trop quoi faire pour occuper mon temps libre. Sans client depuis le déménagement de ma boutique, il ne me restait que mes économies et un petit salaire de serveuse à mi temps pour subvenir à mes besoins. J'avais besoin d'un animal, surtout quand tu n'étais pas là. Une femme s'assoit à mes côtés, avec sa poussette double, deux bébés à l'intérieur ainsi que deux autres vers les jeux. Je la regarde un instant. Les enfants, je n'ai jamais aimé ça. Cela me fait même serrer les dents, parce que je sens que ça va crier dans tout les sens et là actuellement j'ai besoin de calme ou de baise.

Je soupire un instant, et me relève. Je dois quitter ce banc. Alors, je vais m'installer sous un arbre. Un magnifique sole pleureur. Le soleil étant au rendez-vous, j'en profite pour bronzer un peu. Je n'avais rien de prévu. Le téléphone posé à côté de moi, j'attendais de tes nouvelles, afin de peut-être te voir. Je te savais très occupée en ce moment, avec l'arrivée des nouveaux, et tes chevaux. Je réfléchissais à prendre peut-être un cheval en pension, le temps de me refaire un peu, et d'en acheter un nouveau pour moi. A voir...

En tant que bon husky qui se respecte, Ibiza avait besoin de se dépenser régulièrement, et aujourd’hui nous étions allés faire un trotting avec Halian. Nous nous étions bien amusés, et la petite cuivrée, en liberté, était restée à proximité, comme d’habitude. Cela avait duré un bon 45 minutes, et à présent Halian était épuisé, je le savais. Alors nous avions décidé (enfin plus précisément j’avais décidé pour nous), de prendre un raccourci et de passer par le parc. Ni Halian, ni Ibiza n’avaient peur du monde, ou des canards, ou des vélos, alors c’était l’occasion ou jamais. J’avais cependant préféré mettre pied à terre, et avais reposé les rênes autour de l’encolure de Halian, la sangle de sa selle desserrée, et les étriers remontés pour éviter qu’ils ne tapent contre ses flancs.

Malheureusement pour nous, nous étions arrivés dans le parc à l’heure des pointes. Des enfants qui gambadent partout, des bébés qui pleurent, des parents qui ne savent pas gérer le tout, et tout le tralala… Halian, directement, avait soufflé. Il savait quel comportement adopter, mais mes chevaux et moi étions habitués au calme de la campagne, et la foule… On ne peut pas dire que ce soit vraiment notre truc. Alors, quand des enfants étaient venus nous accoster, j’avais ordonné à Ibiza de rester au pied, et de s’y asseoir. Il avait bien entendu fallu que je me répète (vous avez déjà vu un Husky obéir de la première fois ?), mais elle avait fini par obéir, tandis que les quatre petits étaient arrivés…

« Madame !!! C’est un loup et un cheval d’Indien ? Vous êtes une Indienne ? » J’avais arqué un sourcil, un sourire en coin sur les lèvres.
J’ai une tête d’Indienne ? » J'avais répondu, avec mon accent typiquement texan.
Les enfants, bouche bée devant cette réponse, ne surent pas quoi dire. Cependant le plus téméraire répondit :
« Moi je trouve que vous avez plutôt l’air d’une Barbie ! »
Un futur baratineur, génial.
« Mais non, c’est une Indienne, et son loup, il hurle à la lune, le soir ! » Un de ses camarades l’avait corrigé.
J’avais secoué la tête, et leur avait dit.
« Ibiza, ici présente, n’est pas un loup, mais une husky. Quant à Halian, ni lui ni moi ne sommes des Indiens, mais plutôt des Cowboys. »
Tandis que j’étais occupée à leur répondre, je n’avais pas vu qu’une des petites avait tiré les poils de la queue d’Ibiza, s’attirant les foudres de celle-ci qui, plutôt que d’attaquer pour se défendre, avait alors pris la fuite. Et merde.
« Halian. » En une seconde j’étais sur son dos, et nous rattrapions Ibiza, qui ne s’était pas arrêtée avant d’avoir traversé la moitié du parc.

Elle en avait alors profité pour foncer sur quelqu’un, et avait enfoui sa tête sous la personne qui était en train de bronzer. J’avais mis pied à terre, et m’étais excusée :

« Pardonnez moi Madame, ce n’est pas son genre je.. » Je m’étais arrêtée, en découvrant que je connaissais la victime de ma chienne. « Eh bien, faut croire qu’elle a hérité des excellents goûts de la famille Layne. » Je souris, et m’accroupis vers toi, en déposant un baiser sur ton front. « Comment va la tatoueuse la plus sexy du monde ? »

J’avais hoché la tête, quand tu m’avais demandé si elle était à moi. « Ibiza était incomprise par ses précédents propriétaires. Attachée à longueur de journée à une chaîne beaucoup trop courte pour elle. Quand ils sont partis, ils n’ont même pas pris la peine de l’amener avec eux et … » J’avais secoué tristement la tête, regardant la cuivrée. « Elle est heureuse aujourd’hui, en tout cas je fais tout pour qu’elle le soit, mais elle aura toujours cette peur que je l’abandonne, je le sais. » Et pour ça pas besoin d’être Medium, il suffisait d’observer ses réactions, sa façon de toujours chercher mon approbation. Toujours, sauf il y a un instant …

Quand je vois que tu tends à vaciller en te levant, je pose une main sur ta taille, pour te soutenir, et je répondis à ta question après m’être pincé les lèvres. J’avais relevé doucement ton visage, et t’avais forcée à me regarder : « Ruby. Eh … Viens là. » Je t’avais prise dans mes bras, et mon étreinte s’était refermée autour de toi pour que tu ne puisses plus t’en défaire. Automatiquement j’avais commencé à te caresser les cheveux, tandis que je reprenais : « Ces derniers temps ça n’a pas été simple. Nous avons eu beaucoup à faire à l’Académie, Valentin a sûrement dû t’en parler… J’ai aidé à débourrer plusieurs chevaux, ça m’a pris toute mon énergie. D’abord une Choctaw, tout droit sortie des USA, et puis il y avait eu Liberty. Et puis j’avais dû travailler Vision en Western. Et Nomade, un des derniers chevaux que j’ai adopté, et qui est sourd, a décidé que c’était une bonne idée de saillir Quinn et je … » Ma gorge se serra, et je dû me la racler pour réussir à reprendre : « J’ai peur … Je ne supporterais pas d’avoir été la cause de la naissance d’un poulain qui devrait vivre avec ce handicap toute sa vie. Je ne peux pas leur faire ça. » A ce moment, j’étais restée contre toi, mais simplement pour te cacher la larme qui venait de rouler sur ma joue.

Ibiza m’avait sauté dessus, et j’avais souris en évitant ton regard. « Qu’est-ce que tu dis ma belle ? Tu trouves qu’elle devrait rencontrer Liberty ? » J’avais tendrement caressé sa joue, juste derrière ses oreilles, là où on pouvait encore trouver un doux duvet, et à présent que j’avais retrouvé le sourire je t’avais demandé : « Tu as entendu la Princesse, tu dois nous suivre au refuge. » Je souris et te présentai ma main, t’invitant à me suivre.

Alors que nous avions commencé à prendre la direction du refuge, tu t’étais arrêtée sur le chemin et m’avais dit ces phrases pleines de doutes, phrases qui me firent froncer les sourcils. Que tu n’aies pas confiance en toi pour avoir un niveau exceptionnel et pouvoir monter à cheval comme une chef, ça c’était une chose. Mais que tu penses que tu ne saches pas rendre heureux un équidé … J’avais déposé un baiser sur ton front, ma main posée tendrement contre ta joue, et je t’avais dit, de la manière la plus sincère qui soit.

« Ruby, la vente d’Elenya …. » J’avais soupiré. Au fond je savais que j’étais partiellement responsable. « Chaque cavalier, une fois dans sa vie, a dû vendre l’un de ses chevaux. Regardes moi avec Jumanji. Je pensais que je pourrais le rendre heureux dans ma cavalerie, et qu’il s’épanouirait, et au lieu de ça je m’étais trompée. Cela n’empêche que le temps que nous avions passé ensembles avait été très agréable, et que je ne l’oublierai jamais. Mais au moins, je sais qu’il a eu une chance de repartir de zéro, et qu’il ne sera pas resté à rien faire, à passer sa vie au pré sous prétexte que je n’avais rien en réserve pour lui. » Les lèvres pincées, j’avais ensuite proposé : « Je pourrai me renseigner si tu veux. Savoir qui sont les nouveaux propriétaire d’Ely. Mais je ne veux pas que tu penses que tu as une influence néfaste sur les chevaux. Regardes Halian par exemple. » Je dis, souriant, alors que le Paint te faisait les yeux doux pour avoir des caresses. « On sait toutes les deux que même si c’est encore un milieu difficile pour toi, les chevaux te rendent heureuse. Et je ne veux que ça, ton bonheur. » J’avais déposé un baiser sur tes lèvres, soupirant doucement de plaisir. « Alors dis moi, qu’est-ce que tu as à perdre ? A moins que tu aies un rendez-vous avec une prétendante mystérieuse et que, de ce fait, tu sois pressée ? » Plaisanter à ce sujet était difficile pour moi, mais j’étais prête à tout pour te rendre ton sourire. Je ne voulais jamais, plus jamais, te rendre malheureuse et rester à te regarder sans rien pouvoir faire. C’était tout bonnement hors de question.

Oui mais voilà.

Alors que nous étions entrées dans l’Académie, Ibiza avait de nouveau pris la fuite, et j’avais grogné. « Je vais me la faire. » J’avais grogné, les dents serrées. « ’Biza ! » J’avais appelé, mécontente. Nous avions entendu un hurlement, et mon nouveau appel s’était fait beaucoup plus désespéré. J’étais alors montée sur le dos d’Halian, d’un bond, et je t’avais fait monter derrière moi, tandis que l’étalon ronflait un peu. « Accroches toi bébé. » Je t’avais dit, juste avant de placer mes aides pour le départ au galop.

Ton contact tout contre moi m’avait fait du bien et je n’avais même pas pu m’abstenir de répondre après cette déclaration. Je devais rester concentrée, je le savais et j’en avais conscience, mais il fallait d’abord que je te réponde. Alors j’étais descendue du dos de Halian, et t’avais aidée à en faire de même, mes mains sur tes hanches.

« Tu sais Ruby, je ne t’en aurais pas voulu si tu avais refais ta vie. Je ne dis pas que je n’aurais pas essayé de te reconquérir, aussi égoïste cela soit-il, mais je crois que j’aurais heureuse de savoir qu’en mon absence tu n’étais pas triste. Aujourd’hui, je m’en veux car j’ai l’impression de t’avoir volé cinq ans de ta vie. Si tu savais comme je suis désolée. J’aimerais que tu me laisses la chance de me racheter, de te montrer que cela n’est que du passé et que j’ai changé. J’aimerais te montrer que tu es la femme la plus importante à mes yeux. » Mes lèvres s’étaient posées sur ton front, et j’avais repris. « Je veux juste de rendre ta joie de vivre. Je ne veux surtout pas que tu penses que tu es ridicule pour avoir besoin de moi je.. » J’allais reprendre mais un nouvel hurlement m’interrompit. Celui-ci était beaucoup plus aigu que le précédent. Je m’étais retournée, et avais aperçue la queue cuivrée d’Ibiza.

« Ibiza… » J’avais soufflé, soulagée de l’avoir retrouvée, avant de m’élancer à sa suite. Elle avait cependant la tête enfouie dans un buisson, et elle ne semblait en avoir rien à faire de mes appels, inquiets, ce qui était vraiment étrange la connaissant. Je l’avais donc rejoint, et l’avais reculée du buisson. Elle n’avait pourtant jamais montré d’instinct de chasse, ce comportement ne lui ressemblait donc vraiment pas. Et ce n’est qu’après que j’ai moi-même regardé derrière le buisson que je compris. « Ben, qu’est-ce que tu fais là toi ? » Derrière le buisson se trouvait une petite chienne d’environs quatre mois, et visiblement très apeurée. « Ruby ? Je vais avoir besoin de toi je crois … » Mon domaine était les chevaux, et les chiens … Disons juste que j’étais loin d’être une pro.

Confiante, je t’avais laissée faire, tandis que je gardais Ibiza à l’écart. La petite puce était loin d’être rassurée et ça se voyait. Mais ce qui se voyait aussi, c’est qu’elle était loin d’être en bon état. Son poil était terne, elle était mince, et ses yeux avaient des coulures sombres et qui semblaient épaisses. J’avais pincé les lèvres, ne sachant trop quoi faire. Heureusement, la puce avait une médaille et tu n’avais pas perdu de temps avant de l’appeler. Sauf qu’au téléphone, le mec avait eu une réaction des plus étranges. Et tu n’avais pas tardé à lui raccrocher au nez. Le collier retiré, la petite husky secoua la tête, et se blottit contre toi quand tu la pris dans tes bras. Je t’avais regardée faire, un sourire adorateur aux lèvres, et la petite jeune se serra tout contre toi, comme pour te demander de ne jamais la lâcher. Elle avait l’air adorable, tout simplement elle n’avait pas eu un début de vie très agréable. Elle avait dû en voir des belles tout ce temps, et ce qui faisait mal au cœur c’était de voir qu’elle n’était qu’une petite chienne inoffensive que quelqu’un avait adopté sans penser aux conséquences. Si elle ne s’était pas sauvée, Dieu sait ce qui lui serait arrivé …

« Tu sais que c’est ce que tu veux ? Tu sais, elle est pour l’instant un petit bébé tout sage, mais les Huskys … Ce sont des bombes à retardement, Ibiza n’a pas arrêté de nous le montrer aujourd’hui … » Et pourtant, la cuivrée était à présent assise bien sagement à nos pieds. « Ce n’est pas à moi de décider mon ange. » J’avais déposé un tendre baiser sur ta tempe, et t’avais regardé, sans être capable de dissimuler l’amour qui brillait dans mon regard. « Il lui faut un prénom … » J’avais fini par dire, répondant à ta question sans pourtant le dire explicitement. Halian, de son côté, avait tendu sa grosse tête vers toi. « Je crois qu’il veut dire bonjour à la petite princesse lui aussi. » J’avais dit, en caressant son encolure.

Halian avait toujours été un amour. Avec tout le monde. Voilà ce qui se passe et qu’on est un petit privilégié que Maman n’a pas abandonné. Pas étonnant donc qu’il ait apprécié la puce. Et Ruby était très douée pour rassurer la petite puce. Alors lui trouver un nom ne fut visiblement pas un problème. Fire, c’était un prénom très joli.

« J’en pense que tu devrais t’éclater avec elle. Surtout quand elle sera grande. On pourra l’emmener courir avec Ibiza, et elles s’amuseront à faire la course, je suis sûre qu’elles vont être de grandes copines et- » Je m’étais arrêtée, et avais écrasée mes lèvres sur les tiennes, tout à coup submergée par l’ampleur de mes sentiments pour toi. Je t’avais volé un baiser tendre mais passionné, et avais finalement repris ma place auprès d’Halian, en me grattant la nuque : « Oups, désolée. » J’avais dit en fronçant le nez, tandis que tu t’adressais à la petite peluche présente dans tes bras. De mon côté, je gratifiais Halian de gratouilles derrière l’oreille, son point faible, et quand tu me demandas si l’on pouvait aller au refuge je hochai la tête.

« Sans problème ! On va juste ramener Halian à l’écurie, puis on y va ! »  J’avais dit, avant de prendre la route. Ce n’était pas un chemin long, mais il était tout de même d’une durée d’un petit quart d’heure, et quand Halian senti que nous arrivions, il se mit à piaffer d’impatience. « Calmes toi grand bêta, c’est pas parce que t’es tonton qu’il faut te mettre dans cet état voyons ! » J’avais dit, et nous avions malgré tout été accueillis par de multiples hennissements, auxquels firent échos de joyeux aboiements, de la part d’Ibiza. Je me mis à rire devant la scène, puis me tournai vers toi : « Eh bien, si on voulait passer inaperçu c’est loupé ! » Je ramenai Halian près du pré de Quinn et Nomade, où  se trouvait leur petite Princesse Ok’hami qui éternua au retour de son tonton : « Ruby, laisses moi te présenter Ok’hami of Sunbeam. Aussi appelée Atchoum … » Je souris, et la pouliche avança sans aucune crainte vers nous, déposant son doux museau dans mes paumes. J’avais souris, attendrie, en lui caressant le museau. « Bonjour ma puce. » J’avais dit doucement, avant qu’elle ne m’éternue dans les mains … « T’es pas possible Okye’, tu le sais ça ? » Elle avait henni, secouant la tête de haut en bas, et j’avais ri : « Un sacré numéro non ? » Je t’avais demandé, des étoiles pleins les yeux.

J’avais hoché la tête quand tu avais suggéré le fait que Okye éternuait quand elle était contente. « Oui, figures toi qu’elle a fait ça depuis le jour de sa naissance. Résultat je la trouve encore plus intéressante. Je ne sais cependant toujours pas si elle sera en mesure d’entendre correctement quand elle sera adulte, alors il me faudra prendre rendez-vous à la clinique vétérinaire pour passer une batterie de tests… Croises les doigts pour moi. »

Par la suite, j’avais été émerveillée en te voyant réaliser ce collier et cette laisse de fortune. Depuis le premier jour où je t’avais rencontrée tu avais montré à quel point tu étais douée pour tout ce qui impliquait des travaux manuels. Faut dire que pour une tatoueuse c’est quand même mieux de réussir à rentabiliser ses dix doigts. M’enfin, nous avions donc rejoint le refuge, et quand tu m’avais remerciée j’avais froncé les sourcils, intriguée : « Merci pour quoi ? Merci à toi plutôt … Me laisser une nouvelle chance après tout ça, je te promets que je prendrai bien soin de toi cette fois-ci. Jusqu’à ce que la mort nous sépare … » J’avais dit, citant nos anciens vœux de mariage. Maintenant que les choses s’étaient arrangées entre nous je n’étais pas très bien sûre de savoir où nous en étions vis-à-vis de notre mariage. Engager une procédure de divorce me dérangeait un peu (beaucoup !), mais est-ce que tu étais prête à reprendre ta vie comme couple marié ?

« Nous y voilà. » j’avais fini par dire, alors que nous étions dans les stabulations du refuge. J’avais avancé jusqu’à l’endroit où Liberty se trouvait, puis j’avais dit : « Ruby, laisses moi te présenter Liberty, une jument Arabe Shagya qui a été retrouvée alors qu’elle errait à l’état sauvage. Elle est très curieuse de comprendre les Hommes, et elle est d’une gentillesse … J’ai rarement vu aussi géniale qu’elle ! Bien entendu, elle n’est pas encore débourrée. Mais si tu le souhaites, tu pourrais m’aider à le faire ? » J’avais dit, caressant distraitement la joue de la bai.

Je souris en coin quand tu me demandas si je vous voyais bien ensembles toutes les deux. J’appréciais ce contact avec ta main. J’appréciais cette douceur de ta voix. J’appréciais le vent qui soufflait sur nous et qui m’envoyait la légèreté de ton parfum. Mais par-dessus tout, j’appréciais cette proximité. A nouveau. Enfin.

« Mmh difficile à dire, la seule avec qui je te vois bien avec c’est moi. » Je dis en me mordillant la lèvre, te dévorant du regard.

Et puis, quand tu me dis que ça pouvait le faire si je t’aidais, je sentis que tu étais contrariée. J’avais froncé les sourcils, tandis qu’Ibiza approchait l’Arabe Shagya, et j’avais posé mes mains sur ta taille. « Ruby, si tu ne te sens pas prête pour ça, je ne veux pas que tu te forces. Je ne veux pas que monter à cheval soit quelque chose de contraignant pour toi. Si tu as besoin de temps, ce n’est pas un problème. Nous avons tout le temps du monde. Et je ne veux pas te gâcher ce plaisir. Alors si tu demandes quelques jours, quelques semaines, ou quelques mois, eh bien soit, je te donnerai tout le temps qu’il te faut. » J’avais déposé un léger baiser sur ton nez, et puis j’avais sifflé pour rappeler Ibiza. « Et si on allait lui chercher ses affaires à cette petite chose ? » J’avais proposé en souriant, caressant tendrement la petite tête de Fire.