- Entrainements des chevaux de June Parker -

Le lendemain de la séance de saut d’obstacle, June venait de nouveau entrainer Kalif. La cavalière entraînait toujours ses chevaux trois à quatre jours de suite avant de leur laisser un ou deux jours de repos ou de randonnée. Aujourd’hui, pas de saut d’obstacle. June emmenait Kalif vers le petit manège pour une petite séance d’introduction au dressage. L’étalon arabe répondait assez bien aux mains de sa cavalière, mais pour exceller en dressage, il devait répondre aussi bien aux jambes et au poids du corps !

Le couple entra dans le manège. Kalif revêtait une haute selle de dressage et un tapis blanc. June resserra la sangle et descendit les étriers. Pas de longe aujourd’hui, Kalif avait très bien travaillé hier et June voulait le garder sur des séances de travail courtes mais efficaces. La cavalière se mit en selle et ajusta ses rênes, sans trop de contact dans la bouche pour le moment comme ce n’était que le réchauffement.

Avant de travailler sur le corps de l’étalon, June voulait revoir avec lui les figures de manège qu’elle lui avait apprises durant son débourrage. Après avoir assouplie sa monture sur des voltes de différentes tailles au trot et avoir changé de mains grâce à quelques doublés, la jeune fille fit pratique des demi-voltes et des demi-voltes renversées à l’étalon. En travaillant ces deux figures simultanément, June voulait que Kalif apprenne non seulement à les maitriser, mais aussi à ne pas prendre pour acquis les commandements de sa cavalière, qu’il devait toujours rester à l’écoute, car elle pouvait lui demander tout à fait autre chose que ce qu’il avait en tête ! Une fois l’exercice réussis correctement, June repartis sur des cercles au pas, beaucoup plus petit en courbant exagérément la tête de l’arabe, pas au maximum, car Kalif n’en était pas là, mais plus qu’à l’habitude.

Aucun cheval doté de bon sens n’aimait cet exercice, et pourtant c’était le plus utile à faire avant n’importe quel travail au sol. Courber la tête du cheval le plus possible relevait ses épaules pour le travail à venir, tout en assouplissant l’encolure pour des figures plus complexes et en donnant des jambes, June demandait au cheval de continuer d’aller de l’avant et non pas de tourner sur lui-même malgré les commandements des rênes. Kalif piétina sur place les premières fois et commença à mâchouiller son mors. June continua de donner des jambes puis relâcha les rênes une fois de retour sur la piste, laissant l’étalon marcher quelques foulées puis elle recommença l’exercice. Kalif fouetta l’air de sa queue en secouant la tête, mais June ne relâcha pas sa pression et l’obligea au moins à finir son cercle. Kalif ne réussirait jamais à maitriser cet exercice dès le premier jour, ça pouvait prendre des mois chez certains chevaux avant qu’ils arrêtent de mâchouiller leurs mors, June en avait même vu certains vouloir désarçonner leur cavalier. Et pourtant c’est grâce à cet exercice que les meilleurs chevaux, peu importait la discipline, avaient de la facilité par la suite. June refit faire l’exercice de l’encolure courbé à Kalif sur l’autre main, il réagit de façon à peu près similaire préférant que l’exercice passe plutôt que de forcer contre sa cavalière sans doute.

Une fois les petits cercles terminés, June ramena Kalif sur la piste et allongea ses rênes pour qu’il puisse descendre l’encolure. L’étalon se secoua la tête puis June reprit ensuite ses rênes. Elle caressa l’arabe. Aujourd’hui, il y avait un mouvement que June voulait apprendre à Kalif : croisé les jambes. Marcher en crabe serait très utile par la suite pour facilité l’apprentissage de presque toutes les autres figures de haute-école. Pour commencer June vint placer Kalif face à une par-botte et en gardant l’encolure de l’étalon bien alignée avec les rênes, la jeune fille vint faire une pression complète de la jambe gauche tout en effectuant en pression sur l’encolure avec la rêne gauche. Évidemment, le premier réflexe de Kalif fut de vouloir prendre la piste à main gauche, mais June referma ses mains sur les rênes pour l’empêcher d’avancer tout en accentuant son contact du mollet. La jeune fille recula légèrement la jambe gauche afin de faire comprendre à l’étalon qu’elle voulait qu’il pousse tout son corps sur la droite et non pas qu’il aille de l’avant. L’étalon croisa les jambes de devant, puis celle de derrière, puis celle de devant à nouveau.

June cessa sa pression de la jambe et ramena ses rênes en position normale, Kalif s’arrêta. Maintenant qu’il avait compris le concept du mouvement, il allait devoir accorder son avant-main et son arrière-main. D’un même mouvement, June remis ses aides en place en faisant un bruit de bouche. Kalif repris le mouvement en trébuchant quelques fois. De nouveau, la jeune fille l’arrêta puis recommença. Cette fois la jeune fille accompagna chaque pas de l’étalon d’un bruit de bouche pour donner le rythme sur lequel pouvait se caler Kalif. Après deux allers-retours, l’étalon pouvait longer parfaitement les par-bottes en croisant les jambes de façon unie.

« C’est très bien mon grand ! » le félicita June en relâchant ses rênes et en tapotant son encolure.

June décida de s’arrêter là aujourd’hui. Kalif commençait à suer, mine de rien il avait forcé sur son corps de façons qu’il ne l’avait jamais fait avant et ça c’était épuisant pour un cheval. Sa cavalière avait prévu autre chose, mais préférait ne pas être gourmande, elle savait que le dressage n’était pas la discipline la plus amusante à apprendre alors autant s’arrêter avant d’écoeurer Kalif. La jeune fille saut par terre et desserra la sangle de son cheval, elle retira sa bride qu’elle passa autour de son bras et passa son licou à Kalif avant de l’inviter à marcher à côté d’elle pour le refroidir un peu. L’étalon baissa la tête et se mit à marcher calmement à côté de sa propriétaire, se frottant sur son bras de temps à autre, sans doute pour chasser les mouches qui étaient de sortie à ce temps-ci de l’année !

Le couple marcha dans le petit manège sans tracé précis puis June ramena son cheval à l’écurie.