Pour le meilleur et ...

Il y a un mois de cela, Riley t'avais fais la proposition d'une vie : le mariage. Au premier abord t'avais pensé que c'était une connerie : celui de tes parents n'avait pas empêché la misère dans laquelle vous viviez, ni ton père de tromper ta mère. Et puis quelque chose d'aussi officiel, toi, ça te plaisait pas forcément. Aller à la mairie ?? Signer des papiers... ? Quelle prise de tête. Tu étais sans foi ni loi, tu ne laissais personne te dicter ton comportement.
Mais après tout ce que vous aviez vécu ensemble, le bébé, Riley qui avait été enlevée, t'aurais rien pu lui refuser. Rien. La dernière fois, quand elle t'avait fait une demande, à demi-mot, t'avais dis oui. Oui, à condition qu'elle te laisse mettre les formes. Toi, les formes personnellement tu t'en fichais, qu'on te passe une vieille bague au toi, ça t'aurait suffi,mais tu connaissais assez ta blonde pour savoir qu'une demande en bonne et dûe forme lui ferait plaisir, et tu voulais qu'elle s'en souvienne pendant longtemps. Rien n'était trop beau pour ta princesse.

Aujourd'hui tu étais parti de chez toi assez tôt, en emportant un sac de sport sur l'épaule, et Boscoe. Il te suivait partout, même un jour comme celui-ci. Tu lui avais mis un simple collier, sans laisse ; vu que t'étais pas trop le genre à aimer ça, puis vous étiez partis pour une longue journée de préparation.

[...]

19h. T' avais dis à Riley que tu attendais un colis chez vous, pour être sûre qu'elle y serait, toi, t'avais prétexté avoir à faire un pansage tardif pour un propriétaire ( et tu avais deviné à la réponse de Riley qu'elle doutait vraiment de ton excuse minable . Evidemment, il n'en était rien.
A 19h, tu arrivas près de chez vous.
T'étais vétu d'un jean, chemise bien ajustée, légèrement entrouverte aux manches remontées. Une chaîne en or se balançait à ton cou, et tu t'étais coiffé d'une main pressée, les cheveux balayés vers l'arrière. Pas de smoking, pas de costume pour toi, c'était trop, ça te ressemblait pas. Tu avais préféré te donner un air de cowboy dandy plutôt que de premier de la classe. Au risque que ta blonde te reconnaisse pas.

T'étais pas à pied, mais à cheval, toi qui avais toujours joué sur les mots en te désignant comme le prince charmant, c'était le minimum. Pour l'occasion tu étais allé chercher Wildfire. Il avait l'habitude de meilleure cavalière que toi, mais ce cheval avait appris à t'aimer, et toi à lui, et tu savais que Riley adorerait te voir dessus. Le chemin depuis les écuries avait été mouvementé car Wild avait commencé à marcher alors que tu lui grimpais dessus, en s'ébrouant comme pour se moquer de toi. Boscoe suivait de sa démarche presque militaire, talonnant ta monture.

Tu arrêtas le canasson à votre porte, tu sortis difficilement ton téléphone de ta poche, et tu composas le numéro de Riley, qui devait être là, si tout se passait comme prévu.
La tonalité sonna deux fois, avant qu'elle réponde de sa voix enjôleuse.
« Bébé, ton colis est arrivé, regarde par la fenêtre. »

Deux courtes minutes s'écoulèrent avant qu'une chevelure blonde vole dans l’entrebâillement de la fenêtre. Tu lui laissas à peine le temps de réaliser la situation avant de lançer : «Ton prince t'attends. Tu as cinq min pour te préparer beauté ! » Wildfire esquissa un mouvement pour se barrer, impatient voir presque déçu que vous ne partiez pas en balade, tu te redressas dans ta selle et rajoutas avec un sourire en coin : «  Et c'est le temps qu'il te reste avant que ce grand garçon vire mon cul de son dos. »  Tu n'en dis pas plus, la laissant s'imaginer ce qu'elle voulait à propos de cette invitation innatendue.

Ce n'était que le début de la plus belle soirée de sa vie ( sans fausse modestie. De la tienne aussi, évidemment, ne joue pas au fier...)

"J'arrive beau gosse."

Tu sais qu'à cet instant elle te maudit, cinq minutes pour se préparer ?! Riley est plutôt du genre à rester confinée dans la salle de bain à s'appliquer toute sorte de produits successifs ( mais si celui-ci c'est un gommage donc forcément après il faut un soin hydratant (etc etc) ). Et toi, à grappiller quelques minutes pour te préparer ( ou à aller te doucher avec elle, il faut bien mêler utile et agréable). Sous tes fesses, son cheval s'impatiente, en plus maintenant, il a entendu sa propriétaire. Il trépigne déjà.

 "Tu me le paieras... Cinq minutes..."

Vous voyez ? Tu y aurais mis ta main à couper. La blonde a réussi à transformer ces cinq minutes en un essai gagnant, mais tu savais qu'il ne lui en fallait pas plus pour être canon. Elle l'est dès le réveil, avec ses cheveux en bataille et ses petits yeux mielleux. Boscoe, en la voyant, vient chercher une caresse, ce n'est pas un grand câlin, pourtant il a su trouver en Riley et Dolce une famille. Vous êtes passés de vieux garçons à chacun sa meuf, héhé.
Elle salue finalement son étalon en le remerciant d'avoir pris soin de toi, tu rigoles en levant les yeux au ciel. C'est plutôt toi qu'il faut remercier d'apprécier un telle bête comme Wild.
Elle monte enfin en selle, tu feins de l'aider en posant une main sur ses fesses pour la faire monter, mais quand elle tourne le regard vers toi tu lèves les yeux au ciel d'un air innocent.

"Alors cowboy, on va où?"

Une fois en selle, tu remets Wild en marche. Boscoe s'ébroue et vous suit. « Surprise. Je t'emmène passer une des meilleures soirées de ta vie. »
Tu n'en dis pas plus et reste mystérieux. Tu diriges son cheval vers la sortie de l'académie, un des chemins menant à la plage. Cette soirée, tu y pensais depuis un bon mois, tu avais eu le temps de tout fignoler, de penser aux détails. Tu espérais que ça lui plairait, t'es pas très bon dans ce genre de chose, par contre, t'es bon pour faire plaisir à ta blonde ( sans mauvais jeu de mots...).
Vous passez le chemin à être assez silencieux, parce que tu veux en dire le moins possible de peur de te trahir, tu lui fais juste remarquer à quel point tu es un excellent cavalier et quel homme exceptionnel elle a, elle le savait déjà, mais ce n'est jamais trop dit. Tu agrémentes tout cela d'un sourire faussement modeste.
Tu t'écartes un peu de ta selle pour observer une minute Riley, sans pouvoir l'embrasser, position oblige, et tu te demandes comment un couple comme vous a pu tenir aussi longtemps, et tu te dis que t'as eu sacrément de chance d'avoir cette poupée dans ta vie. Tu te redresses et peu sentir sa chaleur apaisante collée à toi. Bizarrement Wildfire s'est adouci avec sa présence.

Finalement, vous arrivez à la plage. Il y a peu de monde, nous sommes en soirée, mais de rares passants ont décidé de profiter de l'air désormais assez doux de ce début de printemps pour aller se balader. Wild, la crinière dans le vent, profite de l'air marin, tandis que Boscoe, affolé par la vue de tout ce sable, tape un sprint jusqu'à l'eau. Tu souris.
« On est bientôt arrivés. »

Sur la plage avait ouvert une paillote qui n'existait pas jusqu'ici, genre de petit restaurant chic au bord de l'eau. Ils n'avaient pas encore fait leur ouverture officielle étant donné que la saison commençait à peine, mais quand tu leur avais sorti une liasse de billets suffisante, ils n'avaient pu te refuser l'entrée. Tu avais privatisé le lieu entier de sorte à ce que personne ne vienne vous troubler. Il y avait à votre service 2 cuisiniers et 3 serveurs.
Tu avais fait décoré le lieu avec des ballons blanc gonflés à l'hélium, et des bougies avaient été placées dans le sable, créant un chemin jusqu'à votre table déjà dressée. Une musique lounge se faisait entendre, en fond. Tu continuas à rester silencieux, comme pour mieux savourer la réaction de Riley. L'ambiance était exactement comme tu la voulais, ce lieu respirait le luxe, mais sans en faire trop.
Pour Wild, tu avais évidemment tout prévu, et lui avait fait dresser un petit paddock dans le sable, avec un abreuvoir et un peu de paille. Tu l'y dirigeas , descendis de la selle et tendis galamment la main à ta belle.

Après avoir laissé Wild dans son nouveau paddock pour la soirée, et débarassé de son harnachement, tu attrapas Riley par la main, lui glissa un baiser suave dans le cou, avant d'emprunter le chemin de lumière jusqu'à votre table. Des serveurs en chemises blanches vous attendez déjà.
Tu n'avais pas voulu de public, car tu ne voulais pas être dérangé, et tu voulais que ce lieu soit à vous ce soir. Et ce qu'Aaron voulait, Aaron l'avait.
Tu tiras la chaise de Riley, toujours aussi gentleman, avant d'aller t'asseoir en face d'elle. D'un air détaché, tu expliquas :
«J'ai réservé ça à la dernière minute tu m'excuseras... »

"Sinon on aurait pu se contenter d'une petite balade sur la plage tous les quatre, ça me va aussi. Qu'est-ce que je pourrais bien faire si tu n'étais pas là pour me changer les idées ..." 

Bon a priori pour l'instant, elle se doute pas trop de ce que tu lui prépares, tant mieux. C'est vrai que vous avez l'habitude de vous faire des restaus, mais là c'est quand même un cran au dessus. Et elle te confirme en soufflant un «C'est sublime Aaron. » En descendant de Wild Fire. Tu étais sûr que ça lui plairait. Un moment tu avais hésité à l'inviter dans votre restau préféré, un gastronomique où tu connaissais bien le chef, parce que tu savais que Riley aimait avoir du public, mais vous y alliez assez souvent, et tu voulais quelque chose qui sorte du commun des mortels.

"Ils ont pensé à tout, faudra pas oublier d'ajouter ce restaurant à notre carnet d'adresse !"  Tu te retîns de faire tout commentaire et souffla un rapide « oui » pour acquiesquer. Non Riley, comment lui dire que t'as passé une bonne partie de l'aprem à monter ce paddock temporaire après avoir convaincu le propriétaire du restau qu'il y aurait un cheval à côté des cuisines. Ta douce Riley. Tu aimerais que son existence soit faite de certitudes et d'insouciance comme ce soir, quitte à ce que tu doives passer te jours à aplatir le chemin devant ses pieds pour qu'elle n'ait jamais à trébucher.  "Une chance que le patron ait pensé à tout alors, hein ..."  Tout à fait. Ce mec, c'est lui qui avait eu de la chance, vu le fric que tu lui avais laissé pour faire tout ce qu'il te chantait dans ce restau.  
Une fois assis, ta belle te remercie.  "Merci, pour cette belle surprise. J'en avais besoin ..."  Après tout ce que vous aviez vécu dernièrement, c'est vrai que ce moment privilégié était pas de trop. Tu lui attrapes le menton et réponds : « De rien beauté. » Alors que tu es occupé à la bouffer du regard, un serveur s'approche pour vous demander ce que vous voulez boire. « Allez savoir, il faudrait demander à Monsieur. » La blonde t'interromps dans ta contemplation, tu te redresses dans ton siège et te tourne vers le serveur qui a proposé du champagne.
« Négatif, nous allons commencer la soirée en bonne et dûe forme avec des cocktails. Pour moi ce sera un Sex on the beach, et pour madame... ? »
Tu te tournes vers Riley et la laisse choisir.

Le serveur prend note avant de tourner les talons pour disparaître dans la cuisine. Le ciel est maintenant d'un orange teinté de rouge. Il n'y a plus personne sur la plage, le bruit des vagues accompagne la musique d'ambiance. Vous pouvez entendre dans les voix des serveurs qui s'activent, et la flamme de la bougie posée au centre de la table danse au grès du vent.
La soirée est comme tu l'as imaginée, mieux, comme tu l'as planifié. Boscoe, à tes pieds, s'appuie contre ta jambe et s'étend dans le sable en baillant.
Tu es un peu nerveux. Tu n'as pas l'habitude de l'être, d'habitude tu sais que le monde est à tes pieds. Mais ce soir, tu vas demander quelque chose à Riley que tu n'aurais jamais penser à demander. Tu vas prendre une décision importante dans vos vies. Mais cette nervosité est empreinte d'envie, de hâte, maintenant que tu as pris cette décision, tu veux que cela soit fait. Tu n'es pas stressé à propos de sa réponse puisque Riley t'avais demandé elle même, mais le fait d'officialiser ça , c'est quelque chose. Tu tentes néanmoins de rester fidèle à toi même, détendu et insouciant.
Les cocktails arrivent et vous trinquez. Tu la regardes dans les yeux et décrète : «  A nous ! »  avant de la suivre dans l'initiative de vider vos verres. Tu demandes deux verres en plus d'un geste de main au serveur, tu as décidé d'être un peu saoûl, tu sais que Riley est (encore) plus câline après quelques verres, et ça t'aide à te détendre.
Dès le deuxième verre tu te sens déjà plus serein, peut-être l'effet aussi du vent marin qui souffle dans le cou de Riley, et la rends si délicieuse. Tu as d'ailleurs de plus en plus en vie de la croquer, mais... Non, tu n'oserais pas, il y a du monde, et puis ce soir c'est une grande décision, tu ne vas quand même pas... Mais sa peau a l'air si douce.

Tu passes une main sous la table et lui caresse la cuisse en lui lançant un regard innocent, puis lui dépose un baiser dans le cou en la mordillant légèrement. « Oups...  Désolé. T'es magnifique. C'est pas ma faute, c'est les dunes, ça me donne des idées ! » Tu lui tires gentiment la langue tandis que tes yeux glissent sur la cuisse que tu es en train de caresser. Une peau douce, qui d'ici un mois commencera déjà à prendre un ton hâlé grâce au so... Tu es interrompus dans tes pensées. Juste là où tu caressais sa peau, sous ta main, se trouve un bleu violacé. Il est important, de dire qu'il est violacé, parce que tu t'y connais, en bagarre, et tu sais que cette couleur veut dire qu'il ne date pas d'hier. S'il ne date pas d'hier, mais qu'il est encore là, ça veut quand même dire que c'étais un sacré coup. Tu enlèves ta main avec un mouvement de recul brusque et te redresse. Ton attitude change. Tu fronçes les sourcils et articule syllabe par syllabe, la mâchoire crispé: «  Qui – a – fait – ça ? »
Tu recules ta chaise et inspectes minutieusement les jambes de la blonde, à la recherche de toutes autres traces. Tu ne trouves rien, mis à part ce bleu, sur sa cuisse. Tu n'avais rien remarqué, il faut dire que depuis quelques temps ce n'est pas une partie de son corps que tu vois beaucoup, chez vous elle a arrêté de se promener en sous-vêtements comme elle le faisait avant. Elle avait dit « C'est l'hiver. » et tu l'avais cru. Maintenant, tu regrettes. Tu serres les dents, frappe la table d'un poing énervé, avant d'attraper son menton aussi doucement que possible vu ton état de nerfs actuel. «  Dis moi Riley. Dis moi.»

"Tout va bien, je te le promets ..."  Tu ne comprends pas «  tout ce qui pourrait bien aller » au vu de la situation, tu lui réponds un «Non. » très sec, mais tu décides de tout de même l'écouter, de toute façon, il faudra bien qu'elle finisse par te donner un nom ( ou un téléphone, ou le début d'un indice, tu te chargerais du reste. Mais les mots qui suivent dans sa bouche résonnnent en toi comme si tu étais creux :  "J'avais besoin d'apprendre à me défendre, à être moins vulnérable, tu comprends ? Alors j'ai commencé par apprendre à me battre. Et puis, comme je m'en sortais pas trop mal, on m'a proposé de participer à des combats clandestins. Si ça peut te rassurer, je suis une des meilleures de ma catégorie. Tu sais, ce soir-là, quand j'avais été enlevée pour te forcer à te soumettre à ces abrutis ... Je m'en veux, Dieu sait ce qui aurait pu t'arriver. Et tout ça aurait été éviter si dès le départ j'avais su me défendre. Tu comprends ..? Je te promets, je suis prudente, mais j'ai besoin de savoir que je ne suis pas une petite fleur qu'on peut écraser à la moindre occasion ... »
Elle finit enfin ce long monologue déchirant par un : "Désolée, ce n'est certainement pas ce que tu avais prévu pour ce soir." Une larme coule sur sa joue. Tu te redresses dans ton siège tandis que les pensées fusent dans mon esprit. Ce soir là, tu t'en veux de ne pas avoir été avec elle, si tu l'avais été ça ne serait jamais arrivé. Tu n'avais pas été là et elle s'était faite enlever, maintenant, elle avait peur, elle avait dû apprendre à se défendre, tout ça par ta faute. Mais c'est aussi pour ça que vous êtes là ce soir, pour qu'elle ne soit plus jamais seule.

« Tu m'as menti, Riley. Tu m'as caché tout ça. » Tu parles d'un air dur, sans une once de tristesse. « Des combats illégaux, mais, c'est, c'est quoi ça ?! » Tu t'emportes à la fin de la phrase d'un ton paternel, en oubliant précisément à ce moment toutes tes petites manigances diverses et variées qui consistent en ton boulot.
« Déjà, j'aurais préféré que tu me le dises avant. Depuis quand on s'cache des trucs ? Je te dis tout moi, et pourtant tu sais que je traîne pas dans des trucs très légaux. »
Tu évites son regard.
«  On s'était dit qu'il fallait rien se cacher, et toi tu me caches des combats Riley. Je comprends que tu aies besoin de te défendre, même si ça me fait mal de savoir que tu comptes pas assez sur moi pour te défendre. »
Tu te redresses et poses tes deux coudes sur la table avant de la regarder.
«  Tu penses que tu peux pas assez compter sur moi Riley ? Je t'ai pas assez prouver ce que je pouvais faire pour toi ? Si c'est le cas Riley, alors excuse moi de pas t'avoir montré jusqu'où je pouvais aller. J'ai fais de la taule et j'y retournerai pour toi, et je m'en échapperai, et je buterais les obstacles sur mon chemin pour te retrouver – je suivrais ce cercle sans fin s'il le faut pour te voir sourire. »

Boscoe pose sa tête sur ton genou.

«  Ca ne me plaît pas cette histoire non. Tu es ma poupée, je n'aime pas savoir que quelqu'un peut t'abîmer. Oui, là j'aimerais aller dans ton sens et t'réchauffer le cœur et te dire que je comprends, mais j'peux pas comprendre. Désolée, si ma réaction te paraît complètement macho, mais je pense à toi d'abord. » Tu secoues la tête. « Mais je peux pas te reprocher de vouloir te défendre seule, si tu ne te sens pas en sécurité, c'est normal. J'aime pas, mais je suis qui pour te dire de pas l'faire ? Tu vois encore, que tu prennes des cours pour te défendre ok, mais d'ici à participer à des combats illégaux. Non, j'voulais que toi tu restes clean, que tu baignes dans aucune affaire , c'est pas comme si je prenais déjà assez de risques pour deux. »

Tu te tais, tu n'es pas bon pour parler, tu n'as jamais su trouver les mots.

« Je n'ai plus envie de me séparer de toi. Je t'aime à mort. Ce ne sont pas que des mots Riley. Ce qui t'est arrivé, ça n'arrivera plus. Je suis en train de fonder un empire, et tu en seras la reine. Et s'il le faut, tu auras une équipe d'armoire qui te suivra dans tous tes déplacements, et s'il le faut, j'irai partout où tu iras. »

Tu soulèves discrètement ton jean et dévoile la crosse cachée dans ta boots. Tu lui prends la main et la serre dans la tienne en fronçant les sourcils. Tu es honnête avec elle, même si ce n'est pas la réponse qu'elle attendait.

Elle t'explique, qu'elle ne veut pas être un fardeau pour toi, que ce n'est pas qu'elle a peur, mais qu'elle ne veut pas être un pion qu'on peut te prendre pour te toucher, qu'elle s'excuse, qu'elle a eu peur pour toi. Tu l'écoutes, tu essaies de comprendre. C'est dur. Tu comprends qu'elle ait besoin de savoir se défendre, tu ne comprends pas que ta blonde s'engage dans des combats illégaux, d'ailleurs, tu aurais même du mal à aller la voir. Certes, c'est sûrement la meilleure dans sa catégorie, tu n'en doutes pas, mais tu ressentirais chaque coup qui lui serait porté, comme si c'était toi qui devait les subir.
"Je t'aime Aaron, et j'ai confiance en toi. En nous. Je n'en ai jamais douté, d'accord? Saches juste que je ne veux pas être un fardeau pour toi, c'est pour cette raison que j'ai voulu apprendre à me défendre, et pas pour autre chose. Je ne suis pas si fragile que tu le penses... Je peux être forte, et je veux que tu en aies conscience..." 
Elle t'embrasse et te caresse la joue. Ses lèvres légèrement sucrées te ramènent à un passé qui n'était pas si lointain : il y a à peine une heure, quand tu projetais ta soirée idéale mentalement, encore et encore. Tu t'écartes de sa caresse comme pour ne pas te laisser envoûter par sa peau, et sors de ta poche ton paquet de clope. Tu en sors une et l'allumes fiévreusement. Tu tires une première taf en soufflant la fumée au dessus de toi avant de tourner ton regard vers la blonde.

« Je sais que t'es forte Riley. Mais s'il t'arrivait quoi que ce soit ce serait terrible pour moi. Je sais pas si tu réalises combien tu comptes pour moi... »

Un serveur s'approcha en toussotant et demander discrètement s'il pouvait apporter les plats, tu avais fais faire un repas sur mesure pour l'occasion. Rappelé à la réalité, tu esquissas un rapide mouvement de tête pour acquiesquer. L'homme amena l'entrée, une salade de chèvre chaud et miel. Dès qu'il tourna les talons, tu continuas.
« T'es pas un fardeau pour moi, et tu le s'ras jamais. »

Tu posas ta clope dans un cendrier en l'écrasant. Une volute de fumée s'échappa dans l'air. Tu pris un instant pour observer les braises s'éteindre, pensif, un instant pour reformuler tes pensées, pour essayer de pas trop dire de conneries.

« J'comprends que tu veuilles apprendre à te défendre. Si c'est l'prix à payer pour que tu arrêtes tes cauchemars, et que tu ailles mieux, ben pourquoi pas. Mais cette histoire de combats illégaux, j'y arrive pas, même si j'essaie de faire des efforts. »

Sans attendre particulièrement de réponse, tu entamas ton plat. Tu pensais pas que la soirée tournerait comme ça. D'un coup de fourchette nerveux tu piquais la salade comme si tu pouvais passer tes nerfs dessus. Tu fuis son regard, car t'as trop peur qu'elle finisse par t'avoir avec ses yeux doux et ses caresses, d'autant que tu ne veux pas céder sur ce terrain.

"Je ne souhaitais pas t'inquiéter Aaron. Crois le bien ..."  Non, sûrement qu'elle ne pensait pas à mal, tu comprends aussi son point de vue, ce besoin d'apprendre à se défendre, mais... Tu fumes intérieurement en finissant ta salade, dont tu as à peine appréciée le goût.

Elle commence elle aussi à manger, puis propose, à demi-mot, une solution, un pas vers toi. Elle met des « peut-être »,mais en tous cas elle te propose d'arrêter les combats. Tu poses ta fourchette, t'accoudes à la chaise et la regarde, car tu sens qu'elle va ajouter quelque chose. Elle pose une main sur ton genou pour établir un contact, alors qu'avec ton attitude tu voulais justement laisser de l'espace entre elle et toi. Tu aimes Riley, plus que tout, plus que tu t'aimes, mais d'ici à tout accepter... Surtout quand il s'agit d'elle, de sa sécurité. Apprendre à se battre, c'est une chose, tremper dans des affaires illicites, c'est autre chose, alors oui elle avait fait de la taule, mais tu ne voulais pas qu'elle revive ça. Toi, tu t'en foutais, du moment que tu la savais en sécurité. Rien que le mot de « manager » te fait frissonner, qu'un sale type la fasse bosser, vu que ce mec doit prendre un gros cachet sur sa performance à elle. Tu détestes le fait même qu'elle ait un manager, pour ce genre de choses en tous cas. Merde. Elle peut faire ce qu'elle veut, y'a des tas de voies qui s'offrent à elle, elle pourrait être mannequin, c'est bien ça. Photographe, aussi. Elle est douée en tout. Mais pourquoi, bon sang, elle a dû se foutre dans ces merdiers de combat.
Elle te propose donc de tout arrêter, si ça peut te rassurer, évidemment, que c'est ce que tu veux, mais tu es encore nerveux à propos de tout ce que tu viens d'entendre. D'un claquement de doigt en l'air, tu demandes le plat suivant, mécaniquement, avant que Riley ajoute :

 "Et puis qui sait, peut être pourrais-tu à maintenir le niveau?"  Son sourire en coin en dit long sur sa demande, et son ton subjectif te radoucit finalement. Tu l'observes en posant ta tête dans la paume de ta main. Ton attitude change du tout au tout. Tu ne peux pas lui en vouloir d'avoir fait ça, au fond, même, tu comprends. Mais maintenant qu'elle sait se défendre, tu préfères ne plus la savoir là dedans. Tu préfères laisser cette histoire au passé, comme un mauvais souvenir.
«Tout ce que tu veux, tant que je sais que tu n'y retourneras plus. Je t'entraînerai sans pitié, et tu auras même droit à des massages pour éliminer tes courbatures. Et plus, si tu le désires. »

Tu souris enfin .
« Plus de cachotteries, ok ? Je veux que tu me parles de tout, de toutes tes envies, de toutes tes peurs, je te jugerai pas. Tu pourras pas m'empêcher de m'inquiéter pour toi, mais au moins, on prendra nos décisions à deux, ok ? »

Tu pousses ta chaise afin de te lever, et t'agenouilles devant Riley, en posant ta main sur  ses cuisses. Tu embrasses le bleu sujet de toutes les disputes, avec amour, avant d'ajouter :

« Je ne veux plus que tu es mal, physiquement, ou mentalement. J'pensais pas dire ça un jour à une fille Riley, mais tu es ma force. »

Tu n'avais pas du tout prévu que cela se passe comme ça, mais la vie est faite d'inattendu, d'imprévus. Tu sens que c'est maintenant, sinon jamais. Le soleil est désormais couché, il n'y a plus que les multiples bougies disposées dans tout le restaurant pour vous éclairer, dessinant sur le visage de ta belle des flammes ondoyantes.
Tu relèves un genou, et sors de ta poche arrière un petit étui rouge, pas très grand. Tu le gardes dans ta main un instant, comme pour savourer cette frontière entre le présent et le passé.

« T'as toujours été ma femme, Riley, bien avant que quiconque le décide ou le décrète. Mais, comme j'l'ai dis, je veux faire de toi une reine. »

Tu ouvres l'étui devant elle, et lui laisse voirune bague en or plein, sertie de diamants éclatants tout du long. Tu l'as choisi il y a trois semaines, dans une petite bijouterie du centre-ville, affichée dans une vitrine qui n'avait pas du être ouverte depuis longtemps car renfermant des produits bien trop chers. Quand tu l'as vu, tu t'es dit que cette bague ressemblait à une petite couronne, une couronne pour ta princesse.
D 'un air très solennel, peut-être plus que tu ne le seras jamais,tu prononces ces quelques mots :
« Riley, veux-tu être ma femme, pour toujours et à jamais ? »

Finalement, elle accepte donc ce compromis, continuer à s'entraîner, mais avec toi, en toute sécurité. Tu te sens plus serein.

Au moment de la demande, tu connais sa réponse, certes, mais la dernière fois tu n'avais pas accepté, aujourd'hui, c'était un peu plus officiel. Il resterait tout ce bordel de mairie et de papelards à remplir, mais en même temps, lui passer maintenant la bague au doigt aujourd'hui, c'était plus important que tout les papiers du monde.
Tu attendais sa réponse, quand elle détacha le collier qu'elle avait à son cou. Tu avais remarqué qu'elle portait une nouvelle chaîne depuis peu, mais tu pensais qu'il n'y avait rien au bout, elle devait sans doute se débrouiller pour la cacher sous ses vêtements. De cette chaîne, elle détacha un anneau aux angles carrés, en or brut, simple, moderne. "Seulement si tu veux bien devenir mon mari, pour toujours et à jamais..."  Toi qui n'était en général pas très émotif, toi que rien ne touchait, tu souris, ému, à cet phrase. Un sourire sincère et emprunt d'un goût d'avenir.
Comme pour répondre à sa question, tu attrapas délicatement sa main, et lui passa la bague. Elle lui allait parfaitement. On aurait dit qu'elle avait été taillée pour elle. Tu garderais longtemps l'image de cette bague précieuse sur ses doigts fins dans ton esprit. A ton tour, tu tendis ta main, la paume tournée vers elle.
"Je serais très fière de devenir ta Reine..." 
Et elle se baisse à son tour pour venir t'embrasser.
"Je t'aime..."
Elle t'embrasse à nouveau, mais cette fois-ci tu sens que c'est différent, c'est encore plus fort. Tu la serres dans tes bras puis essuies la larme sur sa joue, si elle est de bonheur, ça ne te dérange pas. Tu attrapes son menton pour l'embrasser à nouveau, sous le regard mi-curieux, mi-émus des serveurs. Puis tu te relèves, et sa main dans la tienne, tu l'aides à se relever, en prenant soin d'épousseter ses genoux plein de sable. Vous vous rasseyez, et tu fais rapidement appel au serveur pour qu'il apporte le plat principal:un magret cuit au feu de bois, à la fleur de sel, mariné à l'orange.
L'homme s'approche et dépose les plats en tournant rapidement les talons – ce mec là va avoir des trucs à raconter en rentrant chez lui.

Tu coupes dans la viande, rêveur, en regardant Riley. Qui aurait cru, ce soir là, en la rencontrant, qu'elle deviendrait ta femme ? Tous les deux, vous étiez partis sur un plan cul, comme d'habitude, puis l'histoire avait duré... Il faut croire que l'avenir vous voulait ensemble.